Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/69

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En lisant cette lettre, la malheureuse fille ressentit une de ces douleurs poignantes qui n’ont aucun nom.

— Oui, dit-elle, je l’aimerai pour l’amour de lui !… S’il l’aime… ne dois-je pas aussi l’aimer ?

Elle voulut sourire à cette pensée… mais la blessure était trop vive… elle ferma les yeux pour cesser de voir Raymond aux pieds de sa rivale, la remerciant du bonheur qu’elle lui donnait… mais la vision était de feu, et faisait flamboyer devant elle comme des personnages fantasmagoriques… la malheureuse enfant se sentit mourir et demanda grâce à Dieu… son âme était plus forte que ses forces.

Un jour, on vit un grand mouvement dans la cour de l’hôtel Roverella : c’étaient les équipages du général, qui le précédaient en Grèce où décidément il voulait se rendre.

— Si la mort doit m’atteindre avant le temps, avait-il dit, j’aime mieux la recevoir d’une