Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Roverella : elles étaient suffisantes à ses yeux pour produire ce changement qui l’avait effrayé ; il n’y voyait plus un motif de terreur, et se promit bien de l’entourer de tant de soins, que le malheur d’être orpheline, s’il lui arrivait, ne fît du moins, sur elle, qu’une impression que ses forces pourraient supporter.

— Anna, lui dit Raymond lorsqu’elle fut de nouveau assise auprès du lit de sa mère, je réclame de vous de ne recevoir aucune nouvelle de Morée que celles que je vous donnerai ; me le promettez-vous ?

Anna tressaillit… puis sourit ensuite avec une douceur ineffable… elle venait d’entendre la même inflexion de voix qu’aux jours de son bonheur, et le regard qui venait de s’appuyer sur le sien lui rappelait les plus douces heures de sa vie… elle tendit la main à Raymond, et lui dit :

— Raymond, mon cœur est habitué depuis