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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/92

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que de voir un être qu’on aime… comme j’aime Raymond, et de le voir avec contrainte, de lui cacher ses larmes, ses soupirs, les palpitations d’un cœur que son seul regard soulève dans votre poitrine…et ne pouvoir serrer sa main, poursuivit-elle avec un accent bref, un regard brillant qui accusaient la fièvre, qui la brûlait !… et ne pas lui dire : Raymond, je t’aime d’amour… et c’est ainsi que je t’ai toujours aimé. Cette tendresse que je croyais fraternelle, ce dévouement fanatique que tu acceptais de moi, eh bien c’était de l’amour… oui, de l’amour ! et un amour comme jamais cette femme que tu appelles la tienne n’en donnera à ton âme.

— Je ne puis entendre de telles paroles, s’écria le prêtre en se levant… Malheureuse femme ! vous êtes donc en délire, pour blasphémer ainsi !… taisez-vous, taisez-vous ! ne voyez-vous pas que le démon parle par votre bouche ?

— Je souffrais, vous m’avez dit de prier, et