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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/98

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— Pourquoi donc adieu ?… plus de ce mot-là !… Quant à moi, je ne vous quitterai plus… c’est vous qui, maintenant, m’abandonnerez pour suivre un mari… le vieil ami aura tort devant un amant aimé, jeune, beau, séduisant… mais peut-être trouverons-nous ce phénix dans Milan, n’est-il pas vrai, Anna ?…

— Anna frappa violemment la dalle de marbre de son pied.

— Raymond ! s’écria-t-elle avec un accent de colère qu’il ne lui avait jamais connu, Raymond ! je vous ai déjà dit que vous me faisiez mal en me parlant ainsi ! l’oubliez-vous toujours ?…

Il y avait dans son accent une solennité qui fit tressaillir Raymond… Il s’approcha d’elle pour lui prendre la main : à la clarté de la lampe du vestibule, il vit qu’elle pleurait.

— Pardon, lui dit-il… pardon !… bonsoir… à demain.

Il lui baisa la main et sortit pour cacher son émotion ; car il venait de recevoir une nou-