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DISCOURS
DE M. DE LAPRADE
DIRECTEUR DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
29 août 1861
Messieurs,
Quand M. de Montyon demandait à l’Académie française d’ajouter à ses travaux l’honorable tâche de découvrir et de récompenser les actions vertueuses, il s’inspirait d’un juste sentiment de la mission des lettres, et le modeste homme de bien complétait, en quelque sorte, l’œuvre du grand homme d’État qui fonda cette Compagnie. Le soin de veiller à la pureté du langage n’implique-t-il pas un égal souci de la sagesse et de la moralité des pensées ? Qui donc se chargerait décrire l’histoire des mots et le dictionnaire d’une nation, sans toucher à l’histoire des âmes et sans tenir compte des événements qui donnent aux mots leur véritable sens ? Dans