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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/334

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de Saint-Louis-d’Antin, à Paris. Un véritable philanthrope, M. Marbeau, qui a plus que personne contribué à doter notre pays de la belle institution des crèches, nous a dénoncé, dans un éloquent Mémoire, les services aussi modestes que prolongés d’une de ses émules les plus zélées. Veuve d’un pharmacien, sans fortune et sans enfants, elle a voulu devenir la mère des pauvres, et elle y a réussi en y dévouant depuis vingt ans toutes les ressources d’une ardente et ingénieuse sollicitude. La crèche qu’elle a fondée contient soixante enfants ; ils s’y renouvellent et s’y entretiennent depuis vingt ans, grâce aux quêtes faites par Mme Capelle, et qui ont produit pour cette seule crèche la somme de 130,000 francs. Rien n’arrête son zèle, ni les épidémies, ni les troubles politiques, ni sa santé affaiblie : plus elle souffre, dit-elle, et plus elle a besoin de secourir. Auxiliaire de toutes les bonnes œuvres de son quartier, elle est l’âme de la crèche qu’elle a créée, et des enfants qu’elle y recueille. Son généreux dévouement s’étend jusqu’aux familles dont ils sortent. Chacune de ces familles est visitée par elle, et les mères récemment accouchées qu’elle entoure de ses soins, les ménages qu’elle arrache à la misère, confirment le suffrage des juges très-compétents qui nous ont dit d’elle qu’elle répand le bien comme une source qui ne tarit point.

Je risquerais trop d’abuser de votre attention si j’entrais dans les mêmes détails pour les quatorze médailles de seconde classe, chacune de 500 francs, que l’Académie décerne à ses autres lauréats. Je risquerais surtout d’affaiblir la sympathie que nous désirons leur attirer, par la monotonie de mes récits. Il nous faut réunir et résumer rapidement