Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/469

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montre dans cet écrit un sens historique qui lui promet d’autres succès.

L’Académie regrette de ne pouvoir faire connaître dans cette séance que par quelques morceaux peu étendus les mérites différents et les traits distinctifs des deux ouvrages jugés dignes de partager le prix. Elle est du moins assurée de l’attention favorable qu’obtiendra cette lecture, et qui suivra les deux ouvrages publiés.

Pour sujet du prix de poésie, L’Académie avait proposé : « la France dans l’extrême Orient. » Elle sait combien de nos jours les terribles réalités de la guerre, et sa puissance de destruction agrandie sans cesse, doivent faire souhaiter la paix. Elle n’avait désigné qu’un épisode dans la gloire militaire de la France, une influence lointaine plutôt qu’une grande guerre, une victoire de la civilisation plutôt qu’une lutte entre de grands États civilisés. Cette pensée a été comprise. L’action des armes françaises sur les royaumes d’Asie, le génie chrétien et sociable qu’elles portent avec elles, ce vaste empire de la Chine, où jadis pénétrait avec péril la religion cachée sous la science, ouvert maintenant à l’Europe, pour être transformé par son commerce et ses lois, tout cet ordre de faits et d’idées, résultat de la hardiesse savante et de la force disciplinée, convient à l’imagination et ne peut qu’inspirer le talent. Parmi bien des ouvrages présentés au concours cette année, une pièce de vers portant pour épigraphe les paroles de Gœthe mourant : « De la lumière ! encore plus de lumière ! » a justifié l’attente et le choix de l’Académie. Vous entendrez aujourd’hui ces vers. Il n’est pas besoin de les louer. L’auteur est M. de Bornier, couronné déjà dans un autre concours de poésie, sur les travaux de