Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/495

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répondre dans des proportions utiles, pour le satisfaire et pour le régler.

Un concours fort différent, tout spéculatif et littéraire, une fois ajourné par la difficulté du choix, imposait à l’Académie un double examen. Le prix fondé en faveur d’un ouvrage de haute littérature était à décerner pour l’année passée et pour l’année présente.

Pour ces récompenses délicates et contestées, l’Académie a cru devoir accueillir des mérites fort divers, offrant quelque côté d’érudition ou d’art, se rapportant soit à l’antiquité classique, soit à quelque époque décisive de l’Europe moderne.

Pour le prix différé, elle avait reçu sous le titre, Histoire de la comédie primitive, une analyse de curieuses lectures, un travail d’archéologie multiple parcourant, depuis les jeux de la vie sauvage pris sur le fait dans le nouveau monde, comme un reste d’antiquités humaines, jusqu’aux splendeurs d’Athènes, allant du moyen âge d’Europe aux théâtres plus anciens de la Chine et de l’Inde, puis s’arrêtant surtout aux créations de la comédie grecque. C’était là, sans doute, œuvre d’érudit, mais œuvre aussi de penseur et d’écrivain, avec les négligences de forme qu’entraîne une curiosité si vaste et si libre.

Le nom respecté de M. Édélestand Duméril désignait ce travail à ceux même qui pouvaient hésiter sur le droit de paraître, en les approuvant, reviser tant d’études originales. Seulement à côté de cette œuvre savante et en regard de la plus importante section qu’elle renferme, l’Académie rencontrait une œuvre poétique inspirée des mêmes souvenirs, une traduction en vers de scènes d’Aristophane, traduction