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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/500

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de la paix, un spectacle que relève l’éclat des arts et des lettres, si cher et si conforme au génie français.

L’Académie décerne à l’ouvrage sur l’histoire de France, par M. Auguste Trognon, le grand prix fondé par le baron Gobert, qu’ont obtenu parfois des travaux illustres, et toujours des travaux dignes de l’estime publique.

Le second prix de cette fondation, le prix décerné deux fois à une excellente étude sur les mémoires et l’histoire en France, par M. Caboche, inspecteur de l’Université, est également transféré. L’Académie le croit justement dû à l’œuvre savante et pratique, au fragment précieux d’histoire indigène et de géographie militaire publié sous ce titre : les Frontières de la France.

L’auteur, M. Lavallée, maître célèbre dans un grand établissement de l’État, l’école de Saint-Cyr, a traité souvent et habilement de notre histoire, jamais dans une vue plus patriotique, plus sensée, et avec plus d’équité pour tous. Le titre de cet écrit en marque la portée politique. Juste envers tous les temps, l’auteur rappelle, à diverses dates, les malheurs, les périls de la France et son retour tantôt graduel, tantôt plus rapide vers l’unité nécessaire et la force concentrée de son puissant territoire. Au midi, la France a récemment recouvré ses frontières naturelles. Au nord, elle s’en était créé de toutes militaires, qui ne pourraient plus croître qu’en étendue, et n’en ont pas besoin pour être invincibles. C’est la pensée de satisfaction nationale, où s’arrête l’historien, sans borner là son espérance, mais n’en voulant demander la suite qu’à l’ascendant de la justice et de la paix.

A ces prix, destinés aux libres publications du talent, l’Académie regrette de ne pas joindre tielui qu’elle avait an-