Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/501

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nonçé sur un sujet de son choix. Elle avait proposé comme souvenir du sol de la patrie le nom de Vercingétorix pour un concours poétique. Mais la poésie fait souvent défaut là où ne manquent pas d’autres hommages.

Sur un très-grand nombre de pièces de vers, l’Académie n’a pu réserver que peu d’essais trop faibles encore. Elle n’a voulu dès lors ni décerner le prix, ni prolonger l’épreuve. Elle désigne seulement par une mention publique et une médaille de 1,000 fr. prélevée sur le prix, une pièce de vers où l’inexpérience de l’art n’a pas empêché quelques heureux signes de talent, quelques nobles Vœux exprimés, comme ils étaient sentis. C’est la pièce inscrite sous le n° 97 et portant pour épigraphe : « Vercingétorix avait trop de patriotisme pour devoir son élévation à l’avilissement de son pays et pour l’accepter des mains de l’étranger. (A. Thierry, Hist. des Gaulois.) » L’auteur est un studieux ami des lettres, M. Delphis de la Cour, dont le nom s’est honoré déjà par d’autres essais.

Un autre concours, une fois prorogé, n’a pas rempli l’attente de l’Académie. Elle avait proposé une comparaison critique, et par là même, une conciliation entre les principes essentiels de goût et les variétés du génie, dans la diversité des peuples et des siècles. C’était la défense à la fois de la tradition et de la liberté ; c’était la recherche des lois premières de l’esprit et les droits de l’invention originale ramenés souvent à ces lois mêmes.

Traitée dans plusieurs mémoires avec une sagacité plus ou moins érudite, parfois trop mêlée d’allusions présentes, la question n’a pas été épuisée. L’œuvre demandée n’est pas faite. Mais un mémoire, n° 1, avec cette épigraphe d’Aristote :