Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/52

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membre de la chambre des communes d’Angleterre. » Si vous l’aviez vu, Monsieur, comme je le vis ce jour-là, entouré des chefs d’un gouvernement libre qui recherchaient, non sans quelque embarras, son alliance qu’il leur accordait avec fierté et pourtant un peu embarrassé lui-même de sa faveur si nouvelle, si vous l’aviez vu, dis-je, dans cette situation, peut-être auriez-vous ajouté, au tableau que vous avez fait de lui et de son œuvre, quelques traits de plus.

C’est là, Monsieur, le cortège, ce sont là les solliciteurs qui vous ont présenté à l’Académie : elle vous a vu entouré de ces morts illustres que vous avez loués dignement, de cette jeune génération que vous avez attirée autour de la chaire chrétienne, à laquelle vous n’avez pas cessé d’adresser, en lui écrivant comme en lui parlant, les plus salutaires conseils, et que maintenant vous formez vous-même à la pratique des vertus dont vous lui avez inculqué les préceptes. C’est à un tel emploi de votre vie, à de telles preuves de votre talent, à de tels effets de votre influence que l’Académie s’est empressée de rendre justice en vous appelant dans son sein.

Ce ne sont pourtant pas là, Monsieur, vos seuls titres, et l’Académie en demande encore d’autres qu’elle reconnaît aussi en vous, et auxquels elle n’attache pas moins de prix. Malgré la variété de ses éléments et les vicissitudes de sa composition, notre Compagnie a offert et conservé, depuis son origine jusqu’à ce jour, un grand caractère d’unité, de dignité et d’harmonie intérieure. Tout en réunissant des hommes très-divers par leur situation dans le monde, leur emploi de la vie, même par leurs convictions religieuses, morales, politiques, elle s’est toujours montrée animée d’une