Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/612

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À cet être si fier de sa vaste science,
De son esprit, de sa raison,
Je trouverais partout qu’il n’est pas de leçon
Plus vaine que l’expérience.




LE SINGE DE L’ANTIQUAIRE
OU
L’INFLUENCE DES COIFFURES.




Un singe avait pour maître un savant antiquaire
Qui, de tous les coins de la terre,
Avait dans son musée à grands frais amassé
Des reliques du temps passé,
Des défroques de rois, des vases, des armures,
Des cercueils de Memphis, des bronzes, des tableaux ;
Et, parmi ces trésors de diverses natures ,
On vantait surtout les coiffures
Dont s’étaient abrités vingt illustres cerveaux.
Sur les pas de son maître entré dans ce musée.
Mon singe prit un casque à visière brisée,
Qu’au grand jour de Ravenne avait porté Bayard ;
Et le voilà faisant le diable à quatre,
Jurant, sacrant, n’aspirant qu’à se battre,