Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/425

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Bouletord, livré à ses seuls efforts et pris dans la multitude effarée et grouillante comme dans un étau, mit plus d’un quart d’heure à se dégager. Ses hommes allaient et venaient çà et là sans rien comprendre à tout ce qui se passait ; ils avaient vu sortir tant de personnes, qu’ils ne prenaient plus garde à rien et attendaient des ordres pour agir. Au moment où il avait vu disparaître M. de Charny et partir la Déroute, Bouletord avait poussé un cri de rage et s’était élancé vers la porte du couvent ; un mouvement de la foule l’avait poussé du côté de M. de Charny, auprès duquel plusieurs personnes s’empressaient. Bouletord vit le favori du ministre étendu sans connaissance et le souleva ; M. de Charny ouvrit les yeux, regarda autour de lui, comprit tout ce qui s’était passé, et bondit sur ses pieds.

– Où sont-ils ? demanda M. de Charny.

Bouletord lui montra la porte par un geste désespéré.

– Aux chevaux ! cria le gentilhomme.

Quand ils parvinrent à sortir de la cour, M. de Charny était blanc et Bouletord pourpre de fureur. L’un était muet et menaçant ; l’autre roulait mille imprécations dans sa bouche.

– À cheval ! hurla Bouletord aux premiers archers qu’il rencontra.

Tous coururent vers la rue Saint-Maur, où était l’écurie. Comme ils se précipitaient, Bouletord à leur tête, M. de Charny aperçut M. de Pomereux qui arrivait en caracolant sur le lieu de l’incendie.

– Que diable se passe-t-il donc par là ? demanda le gentilhomme au favori.