Aller au contenu

Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/460

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

– Oui, reprit Suzanne ; son dernier soupir a été ce nom qui est écrit sur cette boîte.

– Le chevalier d’Arraines ! elle l’aimait donc toujours !

– Vous le connaissez ? s’écria Suzanne en saisissant la main de M. de Pomereux.

– C’est moi, mon Dieu !

En disant ces mots, le comte tomba sur une chaise et cacha sa tête entre ses mains.


La douleur chez un homme aussi frivole en apparence que l’était M. de Pomereux avait quelque chose d’étrange et de sincère qui toucha profondément les spectateurs. On se tut autour de lui. Suzanne ouvrit la petite boîte et en tira la lettre et les cheveux qu’elle remit au comte.

– Tenez, dit-elle, voilà tout ce qui reste de Gabrielle.

M. de Pomereux prit la lettre et la pressa de ses lèvres à l’endroit où l’on voyait l’écriture de la pauvre morte. Quant à lire ce qu’elle avait écrit, il ne le pouvait pas, tant il pleurait. Au bout de quelques minutes, il se redressa, prenant une des mains de Suzanne et tendant l’autre à Belle-Rose :

– J’ai coutume de railler et je pleure comme un enfant, leur dit-il ; mais devant vous il me semble que je puis le faire.

– Ces larmes font que nous vous en estimons davantage, lui dit Suzanne. Il n’y a que les bons cœurs qui souffrent.

M. de Pomereux se fit raconter les détails que Suzanne