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Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/464

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– C’est un excellent ami que ce bon M. de Charny ! J’étais bien sûr qu’il agirait comme il l’a fait.

– Oh ! il ne m’a rien caché ! que n’étais-je là pour applaudir à vos prouesses !

– Votre approbation eût été ma plus douce récompense, monseigneur.

Le jeu plaisait à M. de Louvois, qui s’amusait avec M. de Pomereux comme un chat fait d’une souris ; seulement la souris avait un aplomb qui l’étonnait un peu.

– Mon admiration a commencé, continua le ministre, au furieux combat que vous avez soutenu contre l’indomptable Belle-Rose et le terrible Irlandais. J’ai déploré la fatalité qui a fait que votre épée s’est rompue au moment où la victoire allait se déclarer pour vous.

– La guerre a ses fortunes ! murmura M. de Pomereux avec un geste tout plein de philosophie.

– Trois secondes après, j’ai été touché jusqu’aux larmes au récit qu’on m’a fait…

– M. de Charny, toujours.

– Toujours… au récit qu’on m’a fait, dis-je, de votre constance à tenir la parole jurée. C’est beau, c’est grand, c’est antique ! Régulus ne se fût pas mieux conduit, et j’imagine que l’ombre d’Aristide doit vous jalouser. C’est un trait sublime, mon cousin.

– Vous me comblez, monseigneur, répliqua le comte d’un petit air modeste.

– Point, je vous rends justice. Et plus tard, votre promptitude à provoquer le capitaine Bréguiboul, qui avait égratigné votre botte et votre honneur du même coup, votre vaillance à mettre l’épée à la main et votre habileté à le tuer raide, ont excité mon enthousiasme.

– Mon Dieu ! monseigneur, je me suis souvenu de notre parenté.

– C’est ce que j’ai pensé. Par exemple, j’ai béni la