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Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/77

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ami. Elles contiennent chacune une part de ma vie. Retiens donc bien ce que je vais te dire. À ton arrivée à Paris, tu te logeras dans une rue voisine du Luxembourg. Vers le soir, tu te rendras dans la rue Cassette, au coin de la rue de Vaugirard, en ayant soin d’emporter avec toi la plus petite de ces trois lettres. Tu frapperas à une porte basse donnant sur une cour plantée d’arbres. Une petite maison vieille et de chétive apparence est sur le côté. Au troisième coup on t’ouvrira. Tu tireras la lettre et prieras la personne qui viendra de la remettre à Mlle Camille. Retiens bien ce nom, car il n’est pas sur la lettre. Si on te répond qu’elle est partie, insiste alors pour qu’on la remette à son frère Cyprien. L’individu, quel qu’il soit, qui t’aura parlé, prendra la lettre et tu te retireras, après avoir eu soin d’écrire ton nom et ton adresse sur l’enveloppe.

– Bien… Camille et Cyprien.

– Si, après trois jours, tu n’as pas reçu de réponse, tu retourneras à la maison de la rue Cassette, et tu remettras à la même personne une seconde lettre, celle-ci.

– Celle qui est plus grande que la première et moins que la troisième ?

– Précisément. Tu attendras trois jours encore. Au bout de ces trois jours, si tu n’as vu ni valet ni billet, tu prendras la dernière lettre et la porteras comme les deux autres.

– Et je demanderai toujours Mlle Camille ou M. Cyprien, son frère ?

– Toujours ; seulement, cette fois, tu ajouteras sur l’enveloppe ces mots : Je pars dans vingt-quatre heures.

– Et partirai-je vraiment ?

– À moins que tu ne te plaises au séjour de Paris.

– Alors, je partirai.

– Je ne crois pas. Bien certainement, si l’on n’est pas venu, quelqu’un viendra te chercher après la troisième épître.

– Mlle Camille ou M. Cyprien ?