Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/179

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— Le duc de Friedland est à Nuremberg, dit M. de la Guerche, nous irons à Nuremberg.

— Et si ma fille, si Adrienne n’y sont pas ? S’il ne consent pas à vous les rendre ?

— La diplomatie morte, nous crierons : « Vive l’épée ! » s’écria Renaud.

Quelques larmes parurent sur les joues ridées du vieux gentilhomme.

— Ah ! dit-il, l’épée m’a trahi, hélas ! comme elle vous a trahis tous les deux !

— Dieu est Là-Haut, Dieu nous voit et nous juge ! Ayez bon espoir, reprit Renaud ; j’en fais le serment, aussi longtemps qu’un cœur battra dans ma poitrine, aussi longtemps que ma main pourra tenir ce fer, j’emploierai ce bras et ce cœur à la délivrance de Mlle de Pardaillan.

L’exaltation de M. de Chaufontaine toucha le vieillard.

— Revenez avec ma fille, reprit-il, et c’est un père qui vous recevra.

À ces mots du vieux capitaine, une joie immense inonda le cœur de Renaud ; il lui sembla que le feu extraordinaire qui avait rempli d’une force invincible l’âme des anciens preux, les Roland, les Galaor, les Cid et les Tancrède, coulait dans ses veines. Rien ne lui parut plus impossible, et baisant la main que M. de Pardaillan lui tendait :

— Si votre fille ne vous est pas rendue, s’écria-t-il, dites que je suis mort !