Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/181

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Plus de fêtes alors, plus de loisirs. Il n’avait conservé de ses vieilles habitudes que le faste qui éblouit et ce superbe orgueil qui le faisait l’égal des princes. La discipline était revenue, et avec elle la confiance. Il ne précipitait rien et ne voulait rien donner au hasard. Les meilleurs généraux l’avaient rallié, et parmi eux le comte de Pappenheim, qui, tout sanglant comme un lion qui revient du carnage, réorganisait dans le camp de Wallenstein, devenu une fois encore l’arbitre des destinées de l’Autriche, ce qui lui restait des vieilles bandes wallonnes et de son indomptable cavalerie.

Il avait, en attendant l’heure souhaitée des combats, de longues conférences avec le chef suprême de l’armée. Jean de Werth, de son côté, armait et enrégimentait les flots d’aventuriers que l’appât de guerres nouvelles et l’espoir du butin poussaient vers Nuremberg. Il en arrivait d’Espagne et de Hongrie, de Pologne et des pays italiens. Tous avaient le sentiment que de grandes choses allaient se passer. Le cœur de l’Allemagne catholique battait à Nuremberg.

L’Europe attentive suivait avec anxiété les manœuvres des deux adversaires fameux qui, avant de mesurer leurs forces, se préparaient à la lutte avec un surcroît de précautions. Quel prestige à conserver des deux parts ! Et quelle incertitude dans le dénouement de la lutte !

Au moment où M. de la Guerche entrait dans le camp impérial, un homme était en conférence avec le général et promenait son doigt sur une carte. Il suffisait de l’avoir entrevu une fois, soit dans la poudre d’un champ de bataille, soit dans la lumière d’une fête, pour reconnaître François-Albert de Lauenbourg.

— Ainsi, disait le duc de Friedland, vous affirmez que huit mille hommes conduits par la reine sont en marche pour rejoindre Gustave-Adolphe ?