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Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/182

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— J’ai quitté la tente du roi au moment où un courrier expédié par la reine en apportait la nouvelle, répondit François-Albert.

— Ces hommes sont peut-être encore sur les bords de la mer Baltique ?

— Non, monseigneur. Quelques journées à peine les séparent de votre camp ; ce sont des Finlandais, des Upslandais, des Suédois enfin, les plus valeureuses troupes que vous ayez encore rencontrées sur aucun champ de bataille. De plus, les corps commandés par le général Banner et le duc Bernard de Saxe-Weimar ont quitté leurs cantonnements. Hâtez-vous, avant que ces renforts importants aient donné l’avantage du nombre à votre adversaire.

— Eh ! n’attends-je pas moi-même les Lorrains du duc Charles, les Espagnols qui tiennent garnison dans les forteresses du Rhin, les régiments bavarois de l’électeur Maximilien, les cosaques du roi Sigismond ? Pourquoi me hâter ? Si fort que soit le roi, je ne serai pas moins fort, et je prétends l’écraser d’un seul coup !

— Que Dieu vous vienne en aide dans cette noble résolution ! Nul dans le monde catholique, sauvé par votre bras, n’en sera plus joyeux que celui qui vous parle. Mais la France peut entrer en lice. Déjà ses armées se rapprochent de l’Alsace ; peut-être regretterez-vous alors de n’avoir pas anéanti l’audacieux roi de Suède.

— La France est loin, et Gustave-Adolphe est près ! Si quelque menace arrivait du côté de l’Occident, la bataille qui me débarrassera de cet ennemi sera bientôt livrée. Vous, monsieur de Lauenbourg, retournez promptement auprès du roi, et ne manquez pas de m’avertir si quelque chose d’important survenait.

— Ce que j’ai fait, je le ferai toujours, répondit François-Albert en s’inclinant.