tandis que M. de la Guerche roulait la ceinture autour de sa taille.
Il descendit de cheval, ainsi que Carquefou, et, cherchant autour d’eux, ils n’eurent point de peine à découvrir des objets semblables.
— À présent, de l’audace ! dit Armand-Louis.
— Et au galop ! poursuivit Renaud.
— J’en étais sûr ! s’écria Carquefou.
Excités par l’éperon, les chevaux partirent à fond de train.
Deux ou trois sentinelles tournèrent la tête, l’une d’elles abattit même son mousquet ; mais à la vue des ceintures vertes elle le releva.
Une patrouille de cavalerie devant laquelle passèrent les trois hardis aventuriers ne douta pas qu’ils n’appartinssent à l’état-major de l’armée impériale.
Plus loin, une compagnie de gens de pied se trouvait en travers d’une chaussée qu’il fallait suivre pour atteindre les faubourgs incendiés.
— Ordre du général comte de Tilly ! cria M. de la Guerche, qui marchait le premier.
La compagnie ouvrit ses rangs, et il s’élança sur la chaussée, suivi de ses deux complices.
— J’ai cru voir les gueules de dix mille loups ! dit Carquefou.
Ils venaient de franchir le front de bandière du camp ; un nouvel élan les porta à l’entrée du faubourg, où se mêlaient confusément les bandes impériales ; des blessés se traînaient le long des murs, d’autres passaient en gémissant, ramenés par leurs camarades ; quelques balles perdues commençaient à faire sauter le plâtre des maisons autour d’eux.