Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/277

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dragons, embusqués dans tous les coins, renversaient les assaillants à mesure qu’ils se présentaient ; abrités derrière des troncs d’arbres et des pans de murailles, les Français souffraient médiocrement du feu de l’ennemi et ne perdaient pas un de leurs coups. Quelquefois ils laissaient arriver jusqu’aux premières maisons du village un petit corps de soldats impériaux, puis ils fondaient de toutes parts sur leurs adversaires, qui se croyaient déjà sûrs de la victoire, et n’en laissaient pas sortir un seul.

Mais rien ne diminuait l’ardeur des Impériaux, ramenés au combat par Jean de Werth, qu’on voyait partout à cheval, l’épée au poing, la cuirasse sur le dos.

Tandis que M. de la Guerche maintenait sa position, Renaud soutenait, à l’autre extrémité du village, l’assaut des fantassins.

De ce côté-là, on n’avait pas eu le temps d’abattre des arbres, mais une petite rivière encaissée qu’on traversait sur un pont de bois protégeait les abords du village. Tous les efforts de l’attaque, comme ceux de la résistance, étaient concentrés autour de ce pont. Une pluie de balles n’empêchait pas les lansquenets et les mousquetaires d’en franchir parfois l’arche unique au pas de course ; mais aussitôt qu’ils se montraient sur la rive opposée, Renaud fondait sur eux, et, soutenu par M. de Voiras et M. de Saint-Paer, il les rejetait dans la rivière, où quelques-uns des vaincus se noyaient.

Au retour de ces charges, Carquefou essuyait Frissonnante.

— Il y a le feu pour les uns, et l’eau pour les autres, disait-il ; c’est une affaire de goût.

Vers midi, un parlementaire précédé d’un trompette qui portait un drapeau blanc, se présenta du côté où Jean de Werth commandait en personne. Le feu cessa de part et d’