Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/322

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en outre, que Jean de Werth avait reçu dans la nuit une estafette du général en chef, et que, déçu dans son espoir d’atteindre certains huguenots qu’il poursuivait, il ne songeait plus qu’aux devoirs du capitaine. Il devait provisoirement s’arrêter dans un village situé à l’extrême gauche de la ligne d’opération et y attendre de nouvelles instructions.

— Je crois bien que ce sont précisément ces instructions que nous lui portons, répondit hardiment M. de la Guerche.

— Hâtez-vous, alors. Le général bavarois pourrait bien ne s’arrêter que quelques heures dans la maison où il est descendu.

L’aide de camp salua M. de la Guerche de la main et disparut.

— Eh ! eh ! dit Carquefou, ce village où on nous envoie m’a tout l’air d’une caverne.

— C’est pourquoi il faut y aller, répondit Renaud.

Armand-Louis y courait déjà.

Quand les quatre cavaliers y parvinrent, il faisait nuit close. On les laissa circuler librement au milieu des ruelles encombrées de soldats de toutes armes. Une grande maison se voyait au centre du village, toute resplendissante de lumières. Jean de Werth était là. Les quatre gardes du corps s’installèrent dans une cour voisine et vidèrent un sac d’avoine sous le nez des chevaux. Les pauvres bêtes n’étaient pas au bout de leurs fatigues.

Vers minuit, Magnus, qui ne dormait jamais que d’un œil, vit arriver un courrier qui arrêta son cheval tout fumant devant la maison du général bavarois. Ce courrier portait la livrée de Wallenstein.

Magnus poussa du coude Carquefou.

— Procure-toi quelques flacons de vin vieux et deux ou trois