Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/44

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furent au comble lorsque les portes, forcées par les boulets, livrèrent passage à la cavalerie croate. Ce fut comme un torrent qui brise tout. Au bout d’une heure les chevaux piaffaient dans le sang.

Cependant M. de la Guerche et Renaud tenaient tête à Jean de Werth ; Magnus et Carquefou étaient au premier rang. Les Bavarois trouvaient devant eux un mur d’airain. De temps à autre Magnus regardait derrière lui. Cela étonnait Carquefou. Une bande de soldats harcelés, mais se battant toujours, parut à l’angle de la rue. Magnus reconnut l’uniforme suédois. M. de Falkenberg n’était plus là. Magnus renversa un Bavarois qui s’obstinait à le charger, et s’élança vers les Suédois.

— M. de Falkenberg ? demanda-t-il à un jeune officier tout sanglant.

— Une balle autrichienne l’a tué, répondit l’officier.

Des cris sauvages retentirent, les Wallons se jetaient en avant. Magnus rejoignit M. de la Guerche.

— La ville est perdue, dit-il.

— Eh ! répondit M. de la Guerche, un effort à présent, et sauvons celles qui nous sont confiées.

Tous quatre, M. de la Guerche, Renaud, Magnus et Carquefou se ruèrent en avant, et, fondant sur les Bavarois, en rompirent les rangs comme un bélier rompt un mur. L’espace était vide devant eux.

— L’honneur est sauf ! Au galop ! dit Armand-Louis.

Et tous les quatre disparurent par une ruelle. Peu de minutes après, groupés autour de Mlle de Souvigny et de Mlle de Pardaillan, ils cherchaient une issue dans la ville enflammée.

En ce moment ceux qui restaient debout des malheureux défenseurs de Magdebourg ne résistaient plus que pour vendre