Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/90

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geste de terreur, qui confirma l’honnête Magnus dans sa pensée première.

— Ne crie pas, ou tu es mort ! dit-il en tirant le long poignard qu’il portait à la ceinture.

Carquefou ferma la porte soigneusement.

— Causez, dit-il, je me charge des importuns.

Le blessé, couché sur un grabat, suivait tous les mouvements des deux amis d’un œil hagard.

— Tu étais avec ces coquins qui ont couché la nuit dernière à l’auberge de maître Innocent ? reprit Carquefou.

Le blessé répondit par un gémissement.

— C’est vous qui avez enlevé M. de la Guerche et M. de Chaufontaine ? ajouta Magnus.

— Notre chef nous a enrôlés pour une expédition… un honnête soldat n’a que sa parole.

— Un chef, comment l’appelles-tu ?

— Mathéus Orlscopp.

— Mathéus ! cria Carquefou, qui fit un bond, tu dis Mathéus Orlscopp ?… Dieu du ciel ! si cette main ne lui ouvre pas le cœur promptement, le comte et le marquis sont morts !