Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/107

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La lettre est écrite, envoyée, et Rosalie reste plus renfermée que jamais dans sa chambre, croyant deviner dans les regards de toutes ses connaissances la moquerie ou le blâme.

Quinze jours après, arrive une réponse, adressée de la main même de Saint-Pierre !


« À Mademoiselle Rosalie Constant en sa maison près de Lausanne, à Lausanne.


« J’ai cherché à vous causer du plaisir et vous me faittes de la peine. Vous vous faittes un crime de m’avoir écrit et vous m’en faittes un autre d’avoir tenté de vous répondre. Aimable Rosalie, nos âmes se sont touchées. Ne vous reprochés point votre lettre ni mes tentatives. La publicité de mes ouvrages m’a attiré au moins quatre mille lettres, la plus part de personnes inconnues, parmi lesquelles il y en a un grand nombre de femmes et même de demoiselles. Aucune ne m’a causé une émotion aussi touchante que la votre. Je croyais… mais pourquoi nourir de vaines illusions ? Il était au moins de la décence