Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/108

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de vous remercier du plaisir que vous m’avies fait. J’ai répondu à la plus part de mes lecteurs pour me débarasser de leurs correspondances, que mes travaux, ma santé et ma fortune même rendent impossibles. La vôtre était du petit nombre de celles que je réservais à mon bonheur.

« Était-il de la prudence d’entreprendre un voyage sur une lettre anonyme. J’ai voulu au moins savoir le nom de celle qui me l’avait écritte. Pour cela, j’ai pris les précautions les plus propres à rassurer votre délicatesse. J’ai fait à Paris, auprès d’un petit nombre d’amis qui ont été à Lauzanne quelques informations, mais sans succès, jusqu’au moment où, sur les indices d’une maison à colonnade, habitée par deux sœurs aimables, un étranger m’indiqua les dames Williams. Il se présentait une difficulté, c’est que leur maison était le rendés-vous de tous les émigrés, ce qui ne raccordait pas avec la retraite solitaire dans laquelle j’aimais à croire que vous viviés. Cependant j’entrepris sur le champ d’écrire à une de ces dames avec toutte la circonspection convenable. Au lieu de sa réponse, j’ai reçu la vôtre, et au