Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/115

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Certaines phrases de cette lettre étaient propres à faire souffrir la tendre Rosalie, mais elle sentait surtout une chose à cette heure, c’est que son secret était bien gardé. Elle pardonna à « la personne d’un rare mérite » son indiscrétion involontaire, même les compliments galants que lui adressait Saint-Pierre, et elle s’attendrit sans scrupules sur le pauvre grand homme si doucement résigné. « Il est froissé, c’est évident, du mystère dans lequel je m’enveloppe, mais il fait allusion à ses regrets avec tant de délicatesse ! comment lui tiendrai-je rigueur ? » Incontinent une lettre un peu moins impersonnelle est écrite et expédiée.

La réponse se fit attendre ; la voici :


De Bernardin Saint-Pierre à Rosalie de Constant.


« Je ne vous ai point répondu, aimable Rozalie, parce que depuis douze jours je suis malade. Je me porte un peu mieux. Mme  W. s’est conduite bien noblement, je lui dois des remerciements que je n’ai pas le tems de faire à présent.