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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/116

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Vous m’avés fait de la peine et vous m’en faites encore. Vous vous repentés de m’avoir écrit. Votre première lettre avait ouvert mon cœur, la deuxième le referme, la troisième le dispose à se rouvrir. Trop sensible Rosalie, ma principale peine est de vous en avoir causé. Vous insistés sur la nécessité de brûler vos lettres, je le ferai si vous me le demandés encore une fois, mais si vous êtes touchée des démarches que j’ai faittes, vous n’en parlerés plus. Comme auteur, j’apartiens à tout le monde ; de plus, une relation avec un homme de mon âge et à cette distance ne peut vous faire aucun tort.

« Pour moi, je l’avoue, il m’est impossible d’aimer un être idéal. Vous me faittes entendre que vous n’êtes pas jolie, mais vous pouvez me dire si vous êtes grande ou petite, blonde ou brune, grasse ou maigre, jeune ou âgée. Si vous me regardez comme votre ami, cette peinture ne vous coûtera rien ; je ne vous demande que votre buste. Pas une de ces dames et demoiselles inconnues qui m’ont écrit ne m’a refusé le sien ; il y en a même qui se sont peintes de la tête aux pieds, mais avec des