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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/167

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le plus de curiosité. Je suis persuadé qu’on a souvent payé les postillons pour nous arrêter (pendant la traversée de l’Irlande). Les uns veulent que ce soit une femme, les autres un prince, un ambassadeur. Le plus grand nombre assure que c’est quelque illustre Français [émigré].

« À Waterford, dès qu’on sut l’arrivée du Chinois, la foule se porta à notre auberge. Beaucoup de dames de distinction, des lords, sont venus converser avec lui et le questionner. On lui parlait généralement en français. La curiosité et l’empressement se sont un peu ralentis quand on sut qu’il était mon domestique. Une belle dame, cependant, est venue le chercher en carrosse pour dîner chez elle. J’aurais en vérité gagné mes frais de voyage en le montrant à un shilling par tête. »

À Londres, la curiosité grandit :

« Je vous ai déjà dit que M. Akao, puisque monsieur il y a, est fort recherché dans le grand monde. Il ne rentre qu’entre une et deux heures du matin, ce qui est gênant pour moi. Il n’est pas venu dans l’idée de ceux qui l’invitent de me demander si cela me convient, ni de l’envoyer