Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/169

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Il fallait bien rire un peu pour ne pas pleurer, car les circonstances politiques n’étaient pas gaies, et le pauvre Charles se trouvait au milieu de difficultés inextricables causées par son malheureux Etrusco.

Nous n’avons trouvé aucune des lettres que Rosalie dut écrire à son frère pendant l’année entière qu’il passa en Angleterre avant de pouvoir aller embrasser sa famille. Nous revenons donc aux cahiers verts pour savoir comment vivaient les Constant en ce temps de misère et de souci. Pauvreté, anxiétés, ignorance du sort des parents et amis, tel était le lot commun. À Lausanne, pourtant, on trouvait encore le moyen de s’amuser, à en croire les récits contemporains. Les émigrés y affluaient.

Rosalie à la Chablière vivait assez tristement, on l’a vu. Sa correspondance avec Bernardin de Saint-Pierre distraisait ses pensées à défaut des petites intrigues moins platoniques qui remplissaient la vie de quelques-unes de ses amies.