Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/203

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gnait si fort qu’il l’accusât de jalousie — peut-être avec raison, — qu’elle chercha toujours à se persuader qu’elle aimait tendrement les fiancées de son frère. Elle leur attribua toutes les vertus qu’elle leur aurait désirées, et parfois, grâce à son imagination, elle réussit à les leur voir. Lorsque la première abandonna le pauvre amoureux, lorsqu’il se lassa d’attendre la seconde, elle leur en voulut comme si elle les eût choisies elle-même, elle souffrit cruellement pour son frère et ne se permit pas même de se réjouir qu’il lui fût rendu un peu.

Désormais nous nous trouvons en face d’une grande quantité de documents, car la correspondance entre le frère et la sœur, toujours plus intime, est des plus actives, sans compter beaucoup d’autres correspondances qu’entretiennent l’un et l’autre, et les cahiers verts. Nous voilà donc fort embarrassé pour décider ce qu’il faut choisir, éliminer.


Charles arriva à Paris dans un moment très intéressant, en plein Directoire. « L’époque, comme le dit un de ses biographes d’occasion, M. Georges Bertin, était désas-