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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/211

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« Tu sais bien, chère Rose, que je ferai tout ce que je pourrai pour te dédommager par mon amitié, par ma tendresse, de ce que tu as perdu avec Lisette. R… et moi aurons pour but principal, pour ambition de contribuer au bonheur de tous ceux à qui nous tenons de si près par les sentimens de la nature.

« J’ai déjeuné avec Mesdames Tallien et Buonaparte. Mme Tallien est un peu plus grande que R…, parfaitement bien faite, brune mais avec le teint brillant, éclatant de la jeunesse, de la fraîcheur. Ses yeux noirs et bien fendus ont quelque chose de vague qui n’est pas louche et qui lui va très bien et donne du piquant à sa figure, la bouche est on ne peut mieux dessinée et vermeille, ses lèvres petites, découpées et ses dents parfaitement belles ; son nez n’est ni grec ni romain, il est droit quoi qu’on dise ; la coupe de sa figure est un bel ovale ; ses bras, sa gorge, ses mains blanches, potelées, et dans toute sa tournure on remarque la grâce, la vivacité, la simplicité, la volupté, et dans sa manière une naïveté mêlée du désir de plaire. Sa robe de mousseline rayée à la grecque était