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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/212

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nouée sous le sein par un ruban verd et orange qui fait le tour des épaules ; elle portait un collier de gros grains d’ambre jaune taillés à facettes, une petite chaîne d’or à plusieurs rangs, placée en écharpe, attachait un gros cœur d’or qui était entre son sein et sa ceinture ; ses bras étaient nuds presque jusqu’à l’épaule et ornés de deux bracelets, l’un formé d’une chaîne et l’autre fait en cheveux ; elle avait aux doigts plusieurs bagues, qui étaient plutôt des souvenirs que des bijoux ; la chaussure imitait le brodequin et ses cheveux noirs étaient en rond tout bouclés comme ceux de la plus belle romaine. Point de fleurs, point de pompons, point de bijoux. Sa voix est claire et sonore, sans inflexions aigres si communes dans ce pays ; sa tournure est décente, ses manières prévenantes, obligeantes et gaies. Elle avait encore sur les épaules un châle des Indes souci foncé avec lequel elle jouait, cachant, montrant tour à tour sa gorge et ses bras. Elle nous a raconté toute l’histoire de sa détention ; c’est un curieux morceau. Elle a chanté en s’accompagnant de la harpe et du piano, elle a chanté avec Henry, enfin cette femme est charmante…