Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/22

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seillèrent de regagner sa patrie, et, le 20 février, il mit à la voile pour mouiller, après neuf mois de navigation, en rade de Portsmouth.

Empruntons ici quelques lignes à son Journal[1] :


« Mon bagage n’était pas considérable et j’étais si mal en habits que mon ami D. me prêta une redingote pour en cacher le décousu. J’étais sans le sol, il me prêta quelque argent, fit les frais du voyage jusqu’à Londres. Vous dirai-je tout ce que j’éprouvai !… Portsmouth me parut une ville superbe, toutes les femmes étaient belles à mes yeux…, j’entrais dans toutes les boutiques sous le prétexte de chercher quelque chose… Aussitôt arrivé à Londres je courus chez mon ami De Morsier pour avoir des lettres et des nouvelles de mes parens. J’avais écrit de Canton à mon Père par les vaisseaux danois et suédois. On me remit quelques lettres ; hélas ! au lieu de consolations elles ne contenaient que des reproches et des accusations de ce que j’avais abandonné la partie trop tôt.

  1. Publié en 1888 dans le Journal de Genève.