Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lèrent. Après son retour en Chine, nous reçûmes son portrait peint par un Chinois et très ressemblant, mais avec une expression de tristesse et de sensibilité qui nous firent sentir plus vivement son éloignement et tout ce qu’il pouvait souffrir loin de nous[1]. »

La maison hospitalière de la Générale de Constant s’était fermée, mais Rosalie et Lisette continuaient à visiter souvent leurs amis de Lausanne et trouvaient l’accueil le plus tendre chez Mme  de Charrière.

À Lausanne, ce qu’on est convenu d’appeler « la bonne société », « la société de Bourg », selon son appellation locale, s’amusait avec plus d’abandon que l’aristocratie genevoise quand elle n’était plus mise en belle humeur par les jeunes officiers français. Sans souci des bons gros yeux de l’ours bernois, jeunesse et âge mûr y allaient de tout leur cœur, et cette gaité pleine de bonhomie plaisait à l’esprit toujours un peu soucieux de Rosalie. Elle

  1. Journal à Victor.