joug bernois ; Genève, république indépendante, trouvait dans son sein même des mécontents ; depuis 1794, massacres, bannissements, confiscations, se succédaient à l’instar de ce qui se passait en France. Berne, jusqu’ici, avait fait son possible pour vivre en paix avec la France, mais son sort était arrêté aussi ; il faudrait qu’elle devint la capitale de la république projetée et, ne trouvant point de griefs contre elle, on en inventerait. Tel était l’état de la Suisse à la fin de 1797. Les nuages s’amoncelaient au-dessus des Alpes comme aux quatre coins de l’Europe.
C’est assourdis par ces sinistres grondements que nous revenons à notre Rosalie et à sa correspondance fraternelle, mais ne trouvera-t-on pas ses récits et ses confidences un peu puérils ?
Justement, en ouvrant le journal de Charles, nous tombons à cette date sur quelques lignes qui nous laissent rêveur :
« Voltaire a dit :
« Le secret d’ennuyer est celui de tout dire. »
« Et si l’on lisait ceci dans cent ans[1], on
- ↑ On le lit au bout de 105 ans.