Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/245

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Lecteurs, si à tout prix vous voulez rire, cherchez ailleurs que dans les pages qui vont suivre.

Nous autres, gens sérieux, nous supposons — est-ce impertinent de notre part ? — que nos semblables connaissent sur le bout du doigt l’histoire de Genève et du pays de Vaud à la fin du XVIIIe siècle, et nous demanderons seulement à Rosalie quelques récits, quelques impressions sur les événements qui se déroulent autour d’elle.


1798. 10 janvier, Saint-Étienne. — Tu avais raison de ne pas croire à la durée du commerce de Lausanne, tous les négocians plient bagage, ils ne seront pas les derniers à souffrir. On n’est distrait de ses chagrins particuliers que par les chagrins publics.

« Mon Père est allé ce matin à Montbenon. Tous les magistrats, conseils, ministres y étaient et beaucoup de païsans[1]. Mon Père dit qu’il y avait bien 2000 hommes qui ont crié : Vive la République ! Vive le

  1. Cérémonie pour prêter serment de fidélité aux envoyés de Berne