Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/257

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lens était déchirant. Français, Autrichiens, Russes, insurgés ont pillé, brûlé, et fait à l’envi des cruautés. Il ne reste qu’un désert au milieu duquel errent quelques affamés. Si l’on gémit des maux cruels que font les hommes, on doit admirer la charité qui les répare.

« Mon Père est à Genève avec Lisette. Il dit que cette ville grâce à son esprit d’industrie est encore florissante. Il y a une union dans les esprits qui fait tout aller. C’est un avantage qu’ils doivent à leurs malheurs et dont ils n’avaient pas joui dans ce siècle.

« Les Lezai sont partis, bien contens de rentrer dans leur patrie. On dit qu’il sera appelé à quelque grande place.

« Notre cousin Benjamin est vivement loué dans les journaux. On vante son génie et sa sagesse, on le désigne pour être Conseiller d’État. Son amie est dans les angoisses conjugales ; son mari n’ayant plus le sol et ne pouvant vivre loin de Paris, a donné sa démission de son ambassade pour venir s’établir chez elle.

1800. — 11 février. — Je vous en prie surtout, enseignez à votre fille[1] à faire la cuisine,

  1. Rosalie née le 2 juin 1799.