Aller au contenu

Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/271

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avons tant de souvenirs communs ! Entrons, la demeure est belle, tout y est bien taillé, peigné, mais il semble qu’elle soit déserte. Nous en faisons plusieurs fois le tour, nous n’apercevons qu’un marteau par lequel enfin nous nous annonçons. On vient. — Mme *** est-elle chez elle ? des gens qui l’aiment la demandent. Elle paraît, nous reçoit bien, mais sans cet intérêt que nous apportions et que nous venions chercher. Elle évite de s’informer de notre voyage, elle fait apporter des rafraîchissemens. Le vieux domestique nous reconnaît, nous fait accueil d’une manière plus franche que sa maîtresse. « Il faut bien, dit-il, de bon sirop en souvenir de la jolie fête donnée à Petit-Bien, et de toutes les bontés de Mme de Charrière. » Au bout d’un moment, nous nous éloignons le cœur aussi vuide que l’estomac. Ce renouvellement de connaissance avec l’esprit genevois n’était pas encourageant.

« Voilà une jolie maison, au bord du lac, voyons si les honnêtes païsans qui l’habitent nous donneront un abri. Nous sommes reçus à merveille ; un bouquet d’arbre, des bancs, un vent frais nous dis-