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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/273

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À Constance :

« Le 10 septembre. — On est heureux de vivre avec quelqu’un de meilleur que soi. Si l’amour-propre perd sa petite satisfaction de supériorité, combien le cœur gagne à pouvoir se confier parfaitement ; il est bon d’admirer et d’estimer ce qu’il est doux d’aimer. Je suis persuadée que la femme qui pourra estimer parfaitement son mari sera plus heureuse que celle qui ne trouvera le sien qu’aimable…

« J’ai été heureuse aujourd’hui de ta lettre de Londres, j’ai embrassé Charles avec toi et je t’ai embrassée avec lui.

Le 16. — Benjamin est arrivé au travers de ma toilette, de mon linge à compter, et le combat entre ma blanchisseuse, lui et mes chemises a pris des momens que j’aurais voulu lui consacrer entièrement. Sa simplicité d’enfant jointe à son esprit supérieur sont très aimables ; il était fort gai, un peu polisson, entrain comme lorsqu’il vient de faire un bon dîner. Nous l’avons mené chez les Huber et le point de ralliement entre eux a été la haine pour Buonaparte, ils ne se sont pas gênés et j’ai