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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/341

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sans que leur attachement réciproque fût cependant assez fort pour s’unir indissolublement. Les lettres et l’étude étant un de leurs plus grands rapports, ils s’excitaient réciproquement à s’y livrer et vivaient dans une société qui les entendait et les applaudissait.

« Benjamin donna de grandes preuves de dévouement à son amie, il l’a suivie et défendue dans les dangers où elle ne cessait de s’exposer. Cependant, las de son despotisme, de ses infidélités, de la vie errante qu’elle lui faisait mener, et étant devenu très malade à Paris, il ne tarda pas à reprendre d’anciens sentimens et à acquérir plus de force pour se soustraire au joug sous lequel il vivait. Je sens qu’il serait difficile de faire une apologie d’une vie si agitée, si remplie d’événemens politiques et amoureux, mais, avec des passions vives, des circonstances contraires et un peu de faiblesse dans le caractère, on peut être jeté dans des routes bien différentes de celles que le cœur et l’esprit auraient choisies. Avec un esprit supérieur et de bons principes, on revient à la place qu’on aurait dû toujours occu-