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per. C’est ce qu’on peut espérer de Benjamin. Son âge mûr et sa vieillesse répareront les agitations de sa jeunesse, et sa réputation d’homme vertueux et d’écrivain distingué se consolidera. »


Retournons aux lettres de Rosalie à ses frères.

1809. 8 août. — j’ai joui presque autant que vous mes chers amis de ce moment délicieux que tu peins si bien, cher Charles. Dieu vous rende le bien que vous m’avez fait par vos lettres charmantes. Oui, j’étais dans ce beau pré, je voyais courir les deux gentilles brunettes, je voyais les yeux bleus de Ninette et de Victor s’observer. La traversée si courte et si heureuse de Victor, quoique par le chemin le plus long, ne t’a-t-elle rien appris ? Peut-être à Oxford aurez-vous encore la bonne pensée de m’écrire ensemble.

19 septembre. — Ton opinion sur Benjamin me fait bien de la peine justement parce qu’elle a quelque chose de vrai. L’éducation et l’habitude sont contre lui, mais il y a au fond de son âme d’excellentes choses, c’est malheureux que les cir-