Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/343

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

constances et un peu trop de faiblesse l’empêchent de se développer.

« Son histoire est si inouïe que je ne sais par où la prendre pour te la dire.

« Le fait est qu’il est marié depuis assez longtems avec une dame du nom de Hardenberg, qu’il avait connue et aimée anciennement à Brunswick et qu’il a retrouvée à Paris.

« Voulant secouer les chaînes de la dame de Coppet, il n’a cependant pas osé le lui dire d’abord. Enfin il a parlé et elle a fait de telles violences, de telles menaces de suicide et de tout ce qu’il y a de pis qu’elle a extorqué de tous deux une parole d’honneur de ne pas déclarer leur mariage jusqu’à une certaine époque, et qu’il restât encore à Coppet. Je ne connais point la dame ; depuis l’affreuse scène que je t’ai contée, je n’avais plus voulu de confidences. Elle fut ici l’année passée. Ils s’aiment extrêmement et pourraient être heureux s’ils étaient libres.

19 décembre. — Je suis fâchée chers amis de ce que vous me dites du mariage de Benjamin, d’abord on doit toujours se soutenir en famille, ma morale ni ma pru-