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dans les villages, et lorsqu’un matin on vit les traces du loup dans la cour de Saint-Jean et qu’on ne trouva plus que la queue si belle du cher petit chien Marasquin, Juste dans sa colère jura de tuer le loup et me promit un manchon de sa peau. Que de nuits inutiles il courut et veilla au froid pour le surprendre. J’eus quelquefois la folie d’attendre son retour[1]



À mesure que Samuel avançait en âge, il devenait plus cher à ses enfants. Son caractère s’adoucissait, ses exigences diminuaient, l’affection de ses filles parvenait seule à atténuer le vide que laissait dans son cœur le manque d’intimité avec son épouse. Les romans qu’il composait le distraisaient aussi de la réalité, qui n’était pas toujours conforme à ses rêves, et au moment où nous en sommes, 1784, Camille, la meilleure de ses œuvres, était sur le point de paraître.

Ce roman eut un certain succès puisqu’il compta plusieurs éditions et fut tra-

  1. Journal à Victor.