Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/382

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne conviendrai jamais que l’âge puisse la refroidir. Tout ce qui s’éteint n’était pas elle, mais les mouvemens, les expressions changent et se calment. Aimer et le besoin d’aimer s’accroissent au contraire. On se soumet, on se tourne vers le ciel. Voilà tout ce qu’on peut faire et ce dont il faut remercier Dieu. »

Et maintenant vive la vie à 65 ans ! les jouissances diverses se cueillent à pleines mains.


4 septembre. — Dimanche je pris mon âne et m’en allai à Pully entendre prêcher le fils de M. Scholl. Je n’ai jamais vu la nature aussi belle, aussi riche de verdure et d’ombrages. Plusieurs personnes pleurèrent dans l’auditoire. Le prédicateur peignit la douceur qu’on éprouve en exposant à Dieu ses peines, son repentir, sa grande imperfection en espérant tout de sa miséricorde. Le retour par Chamblande fut délicieux.

« Je suis allée aussi un de ces beaux jours déjeuner avec Lisette sous son noyer. En rentrant j’appris que la jeune dame de Loys m’avait apporté un billet pour le