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C’est ainsi que Rosalie passa plusieurs mois dans des alternatives de crainte et d’espoir, sa propre santé déclinant de jour en jour sous le poids de la fatigue et du chagrin, et c’est durant une de ses veilles qu’elle écrivit ces quelques vers que nous ne notons que pour donner une idée de ce qu’étaient pendant les derniers mois de sa vie les pensées de notre Rosalie.


De la Barre, août 1834, après une nuit douloureuse pour toutes deux.

Ô jours, ô derniers jours de souffrance infinie,
Nous existons encore, mais ce n’est plus la vie.
Du flambeau qui s’éteint s’échappe lentement
La flamme qui vacille et n’a plus d’aliment.
Le soleil a déjà dépassé la montagne,
L’obscurité s’accroît, mais la foi l’accompagne.
Grand Dieu ! daigne bénir le moment solennel
Où parvenue enfin au séjour éternel,
À force de souffrir, l’âme purifiée
À ta miséricorde humblement s’est fiée.