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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/57

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soucis qu’ils ne leur rapportèrent de louis d’or. « Quoique mon Père, nous dit Rosalie, crût comme les autres avoir fait de bonnes spéculations, quoiqu’il espérât au bout d’une année ou deux, voir augmenter ses rentes, nous étions encore des plus pauvres d’entre nos connaissances[1]. »


C’est alors qu’intervint M. Servan, que l’on considéra pour un temps comme le sauveur de la famille. Mais hélas ! combien le service qu’il rendit pesa lourdement sur Rosalie et Charles ! Par l’entremise de Mme de Charrière il avait offert à M. de Constant de lui servir immédiatement quelques milliers d’écus, moyennant une rente qu’on s’engageait à lui payer sa vie durant. L’affaire fut conclue et les écus furent les très bien venus, mais une grosse question restait pendante.


« Mon Père, dans sa justice et sa délicatesse, nous explique Rosalie, sentait toujours plus la nécessité de quitter Saint-Jean. Nous en jouissions depuis onze ans (sans

  1. Journal à Victor.