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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/62

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« Il se fait un nouvel emprunt en loterie, le billet de 400 livres au 5 %, et outre celle-ci, des lots de cent mille francs. Il faut que Rosalie y mette quelques billets avec l’argent que M. Lullin lui remettra. J’ai écrit à M. Mallet de Paris de lui en retirer cinq qui feront 2000 livres. Il faut qu’elle envoie à M. Lullin la lettre suivante…[1] ».

Cette lettre peint bien M. de Constant. Il vient d’écrire Laure, un roman où il met en garde contre les dangers des spéculations, et en même temps il pousse sa fille à en entreprendre, il en entreprend lui-même. C’est ce qui faisait dire à l’un de ses amis, en parlant de lui après sa mort : « Par quelle fatalité le flambeau de l’esprit, si lumineux pour les autres, laisse-t-il souvent celui qui le porte dans l’obscurité ?[2] ».

Laure, à en croire Rosalie, eut un grand succès. Il fut traduit en plusieurs langues et la Reine de France ne le trouva pas trop long, puisque, après quatre volumes, elle fit demander la suite à l’auteur !

  1. MCC. Bibliothèque de Genève.
  2. MCC. Bibliothèque de Genève.