Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/70

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« Benjamin et moi sommes liés étroitement, il est revenu de ses idées sinistres.

« J’ai soupé vendredi chez Mme Stael ; en confidence je vous dirai que je m’y ennuyai à la mort, que je déteste le ton pédant et haut de cette parvenue. N’en disons point de mal, car elle me fait des honnêtetés. La société de Mme de Suard est celle qui me plaît davantage, voilà mon maître de flûte, adieu…

6 février. — Des banqueroutes effroyables se découvrent tous les jours, le roi vient d’emprunter 80 millions de la Caisse d’Escompte qui à son tour les emprunte au public. Si, comme les Genevois, j’avais quelques centaines de mille livres, j’aurais vite fait de bonnes affaires sans blesser la délicatesse. Sans argent, on ne fait rien, on dira que je suis une bête ou un fou. Il faut chercher le bonheur ailleurs que dans le tripot des affaires.

12 avril. — M. De Calonne, que tout le monde méprisait, est détesté et déchiré… Une personne me dit qu’en passant devant le Trésor royal elle avait vu du fumier [destiné à atténuer le bruit de la rue]. — Qui est malade ? a-t-elle demandé à la senti-