dressent dans la splendeur du marbre ou s’épanouissent dans les couleurs doucement éteintes des vieilles toiles ces figures de rêve qui font, des quelques instants passés à leur contact, des minutes exquises arrachées à la réalité ! Et pourtant je me hâte, laissant un peu de mes regards sur chaque chose, j’allais écrire sur chaque être, car ils me parurent vivre, ces marbres, ces bronzes et ces tableaux, de la vie qu’il ferait bon reprendre belle et désirable et si conforme aux aspirations de tous vers l’Idéal.
En courant, j’aime encore les Anges, les Madones aériennes de cette École toscane que j’ai désiré voir ici, représentée par un si grand nombre d’œuvres précieuses, au milieu de Florence qui surtout en a connu la genèse !…
Notre Salle des Primitifs au Louvre s’anime des inspirations de ces Maîtres dont le génie a guidé l’art vers les splendeurs du XVe siècle : Cimabue, Giotto, Bcnozzo Gozzoli, Ghirlandajo, — Ghirlandajo et sa Visitation du Louvre, — peintres de chairs délicates, de fines et angéliques figures de chérubins serties en des auréoles d’or dans les bois des panneaux ciselés et dorés, au milieu des étoffes impalpables et des dalmatiques ocellées de pierreries, sur des fonds de paysages bleuis comme des visions exquises de célestes campagnes candidement gauches et invraisemblables. On ne les regarde guère ces tendres visages de vierges et d’adolescents conçus dans le goût simple et sévère de la belle École florentine amoureuse de la tendresse, de la grâce et de l’ingénuité, on ne les re-